Rédigé à 18:20 dans 2008 Il était une fois là-bas | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
C’est
l’histoire de..
C’est l’histoire du ciel qui tombe par terre
C’est l’histoire de Roméo qui n’aimait pas Juliette.
C’est l’histoire d’une carte de séjour qui se prend pour un passeport.
C’est l’histoire d’une montre qui chante
C’est l’histoire d’une étoile qui dort avec un enfant
C’est l’histoire de la chaise qui marche dans la ville
C’est l’histoire d’un arbre qui parle
C’est l’histoire de chaussures qui marchent toutes seules
C’est l’histoire d’une carte de séjour qui se prend pour un passeport.
C’est l’histoire d’un film sans images.
Je me souviens, il y a un endroit, une place, où vers 19h00, les grands-pères, les grandes personnes viennent raconter des histoires pour les enfants du quartier. C’étaient des histoires traditionnelles, miraculeuses, des histoires vraies.
« Origine des hommes »
au commencement du monde…
Il n’y avait pas un être humain sur terre,
juste un homme
et une femme.
Quelquepart.
Ils ne se connaissaient pas.
Et un jour, ils se sont rencontrés dans un beau village.
Ils étaient tellement surpris qu’ils sont resté muets.
Ils se sont regardé dans les yeux pendant plusieurs minutes et se sont finalement décidés à parler.
Pendant quelques jours ils se sont promené, ils ont vu les choses les plus belles de la nature.
Ils ont partagé la même cabane et ont décidé de se marier.
Puis, la femme tomba enceinte de 100 enfants.
Elle décida de prendre 50 enfants avec elle dans la montagne et les 50 autres avec le père au bord de la mer.
Les années ont passé et ils ont grandi, et chacun a choisi sa vie.
Et aujourd’hui, nous sommes les petits petits petits enfants de cette femme.
C’est parce que nous n’habitons pas dans le même endroit que nous avons la peau de différentes couleurs, les cheveux raides ou crépus, blonds ou bruns…
Cette histoire nous raconte que nous avons tous la même mère au commencement du monde.
Dans mon pays, il n’y a
pas d’histoires pour les enfants. Quand on rentrait de l’école,
on allumait la bougie et on lisait les livres.
« Le renard et la tortue »
Il était une fois un renard qui avait très faim.
Il a attrapé une tortue et il lui a dit :
« Je vais te manger tout de suite »
La tortue a répondu « non, tu ne peux pas me manger tout de suite, parce que ma chair est trop dure. Il faut que tu me mettre dans l’eau avant de me manger. »
« Si je te mets dans l’eau tu vas t’échapper. »
« Non je ne vais pas m’échapper, je suis honnête. »
On ne sait pas pourquoi, mais le renard la croit.
Il la met dans la rivière et il pose sa patte sur le dos de la tortue.
Et il attend.
Au bout de quelques minutes, la tortue demande : « Tu me sens ? »
« Oui, je te sens »
« Tu vois, je suis toujours là »
« Maintenant, ça suffit, tu peux sortir. »
Mais la tortue répond « Non il faut attendre encore un peu, ma chair est vraiment très dure. Patience ! »
Et la tortue en profite pour s’échapper, elle nage et s’en va de l’autre côté de la rivière.
Le renard, lui, il attend toujours la patte dans l’eau. Il ne se rend compte de rien.
Puis il entend une voix de l’autre coté de la rivière :
« Je suis ici, tu ne peux plus m’attraper »
et la tortue s’en va tranquillement en souriant…
Quand j’étais petite, dans ma famille, mes frères et mes sœurs, ils racontaient des histoires de fantômes pour faire peur. Le soir, quand il pleuvait, ils se déguisaient en fantôme et j’avais peur. Même ma mère, elle racontait des histoires de fantômes.
C’est ma grand-mère qui me racontait des histoires quand j’allais chez elle. Et moi, j’ai beaucoup raconté à mon petit frère. Il me disait « s’il te plait, raconte » et moi je commençais bien, tranquillement et je finissais toujours par lui faire peur !
Dans ma famille, il n’y avait pas la tradition de raconter et je n’ai pas connu mes grands-parents.
« Le navet »
Il était une fois un vieux couple, un gd père et une grand-mère qui habitaient dans un petit village.
Un jour, le grand-père décida de semer du navet. Alors il sème du navet.
Et le navet grossit, grossit, grossit, grossit jusqu’à devenir très très grand.
Alors, le grand-père décida qu’il était temps de cueillir le navet.
Il commence à tirer le navet.
Il tire, tire, tire, mais en vain. Il n’arrive pas à le faire sortir de la terre.
Il commence à transpirer sérieusement.
Alors il appelle la grand-mère : « hé ! Grand-mère viens ici. »
Et Grand-mère attrape grand-père, grand-père attrape le navet et ils tirent, ils tirent, ils tirent… mais en vain.
Alors Grand-mère appelle sa fille « hé ! Grande fille vient ici. »
Et Grande fille après grand-mère, grand-mère après grand-père, grand-père après navet, et ils tirent, ils tirent, ils tirent… mais en vain
Alors Grande fille appelle le chien : « Hé, Jutchka, viens ici ! »
Et Jutchka après grande-fille, grande fille après grand-mère, grand-mère après grand-père, grand-père après navet, et ils tirent, ils tirent, ils tirent… mais en vain.
Alors Jutchka appelle le chat.
Et Chat après Jutchka, Jutchka après grande-fille, grande fille après grand-mère, grand-mère après grand-père, grand-père après navet, et ils tirent, ils tirent, ils tirent… mais en vain !
Alors, le chat appelle la petite souris « Hé ! petite souris, viens ici ! »
Et petite souris après chat, chat après Jutchka, Jutchka après grande-fille, grande fille après grand-mère, grand-mère après grand-père, grand-père après navet, et ils tirent, ils tirent, ils tirent, et ça y est!
Le navet est sorti de terre.
Et il était tellement grand que tout le village a fait la fête !
Quand j’étais petite, j’habitais à la campagne.
Quand la famille venait à la maison, les plus vieux ils racontaient les histoires, des mythes. On écoutait. C’était des histoires vraies. Ca faisait un peu peur…
Mais ne me demandez pas quelles histoires…
Je ne me rappelle pas de grand-chose. A l’école de temps en temps, on racontait des histoires. Je ne sais pas si me mère m’a raconté des histoires….
« l’Orpheline »
Il était une fois une petite fille. Quand elle a eu 4 ans, ses parents sont morts.
La femme qui l’a adoptée avait déjà une fille.
Dès qu’elle fut en âge de faire les tâches ménagères, elle ordonna qu’elle fasse tout le travail de la maison : le ménage, la vaisselle, les repas, le linge, etc… Mais aussi le travail au champ.
Tandis que sa propre fille, elle, allait à l’école, jouait avec les autres enfants de son âge et ne faisait rien de fatigant.
Les années passèrent et un jour qu’elle travaillait au champ, elle rencontra un garçon. Ils discutèrent et simplement, elle lui raconta toute sa vie.
L’homme lui dit « est-ce que tu acceptes de te marier ? » et tout de suite, elle a dit oui.
Et ils se sont mariés et comme il était très riche, elle eu le plus beau mariage du village : la maison était décorée avec l’or, la fille était couverte de bijoux…
La mère, jalouse, dit à sa fille « t’as vu, cette fille elle a trouvé un bon mari. Tu es en âge de te marier. Va au champ toi aussi pour trouver un mari.»
Alors la jeune fille va au champ pour trouver un homme. Comme elle était jolie, elle en trouve un très facilement.
Elle lui raconta sa vie et il dit « tu acceptes de te marier ? » Et tout de suite, elle a dit « oui j’accepte.»
La mère fut ravie. Elle organisa le plus beau mariage qu’on ait jamais vu…
Le soir, l’homme emmena sa femme dans sa maison et ils restèrent tous les deux.
Le lendemain, la mère vint pour leur rendre visite.
Elle frappe à la porte. Personne.
Elle frappe encore. Pas de réponse.
Elle frappe une troisième fois…. Toujours pas de réponse…
Alors elle ouvre la porte et là, sur le sol, derrière la porte, elle voit la tête de sa fille. Elle trouve le ventre dans le lit, une jambe à la douche et l’autre à la cuisine…
Elle a hurlé « oh ma fille à moi… »
Et elle a pleuré. Quand ils ont entendu les cris, les gens du village sont accourus pour voir ce qui s’était passé. L’homme avait disparu.
Et depuis, la femme pleure toujours.
Je voulais toujours une histoire avant de dormir. Sinon, je dors pas. Je voulais toujours pus d’histoires. Une autre, et une autre, et encore une autre…
« Les Chèvres »
C’est l’histoire d’un père qui a un fils. Ils vivent à la campagne avec des chèvres des moutons.
Normalement, c’est le père qui garde les moutons et les chèvres mais comme il est policier, ce jour-là, il ne peut pas garder, il demande donc à son fils.
« Aujourd’hui, c’est toi qui vas garder les chèvres et les moutons. Il faut que je travaille, je ne peux pas les garder. Tu les amènes à la campagne pour brouter. »
Donc le fils emmène les chèvres et les moutons à la campagne, il les laisse dans l’enclos et il part jouer au foot.
Le soir, quand il rentre à la maison, son père est déjà là.
Son père sort pour regarder si les chèvres et les moutons ont bien mangé.
Il voit qu’ils ont le ventre maigre….
Il demande :
« mais qu’est-ce que tu as fait avec eux ? »
« mais rien papa, tu m’as dit de les emmener dans la campagne c’est ça que j’ai fait. »
« Mais pourquoi ils n’ont pas mangé ? »
« je sais pas»
« mais qu’est-ce que tu as fait ?
« j’ai joué au football. »
« Ah bon ? demain, si tu fais ça, je te mets en prison ! »
Le lendemain, il a dit à son fils :
« tu vas les emmener à la campagne et le soir quand je rentre, je veux voir les chèvres et les moutons avec le ventre plein et avec un grand sourire. »
« d’accord papa, je fais ça. »
Pendant toute la journée le fils réfléchit, réfléchit…
« comment je vais faire pour que les chèvres et les moutons sourient? »
Il a réfléchi, réfléchi toute la journée… Il leur a donné à manger, et quand le soir est venu, il s’est dit : « mais comment faire pour qu’ils sourient ? »
Tout à coup, il a eu une idée. « Pour qu’ils sourient, il faut qu’on voit leurs dents ! »
Alors il a pris son couteau, et il a coupé la lèvre supérieure de toutes les chèvres et de tous les moutons.
Quand il a vu ça, en rentrant le soir, le père, il est resté complètement fou.
« mais qu’est-ce que tu as fait ? qu’est-ce que tu as fait avec les moutons et les chèvres ? »
Le fils a dit
« mais c’est toi qui m’a demandé de mettre un sourire sur leur visage. Et c’est ce que j’ai fait : j’ai coupé la lèvre supérieure, comme ça ils rigolent… »
Il a pris son fils, il l’a jeté en prison pendant une semaine.
Il a tué toutes les chèvres, et il a vendu la viande.
Voilà.
Chez moi, on ne raconte pas d’histoires avant de dormir, c’est quand on a le temps.
Mais juste avant noël, mon père allait couper du bois dans la forêt et on faisait un grand feu. En même temps que l’on se souhaite la santé, le bonheur, l’argent, on se raconte des histoires.
Chez moi, quand un enfant ne veut pas dormir, on lui dit « si tu dors pas, la personne qui mange par la bouche et qui avale par la gorge va venir te manger… »
« kalabok »
Grand-mère a préparé un petit gâteau rond et elle le laisse refroidir sur le bord de la fenêtre.
Dès que la grand-mère tourne le dos, le gâteau, il descend de la fenêtre et il court !
Il laisse sa grand-mère.
Puis il rencontre un petit lapin.
Le petit lapin lui dit « Kalabok, je vais te manger » et le petit gâteau lui dit « non, non arrête, ne me mange pas. Je vais te chanter une chanson. »
kalabok
kalabok
mon nom est kalabok
J’ai laissé ma grand-mère
J’ai laissé mon grand-père
Et je vais te laisser aussi !
Et il s’enfuit.
Puis il rencontre alors un loup.
Le loup lui dit « je vais te manger ! »
le petit gâteau lui dit « non, non arrête, ne me mange pas. Je vais te chanter une chanson. »
kalabok
kalabok
mon nom est kalabok
Et il s’enfuit !
Et il fait pareil avec l’ours.
Et avec le crocodile
Et avec le chimpanzé
Et avec la petite souris
Et enfin il rencontre le renard. Le renard dit « je vais te manger »
Et le kalabok répond : « Non, attends, je vais te chanter une chanson ! »
Il commence à chanter et le renard dit « je n’entends pas ! est-ce que tu peux venir sur mon nez pour que je t’entende mieux ? »
Et Kalabok s’assoit sur le nez du renard et commence sa chanson. Et le renard, hop, il le mange !
C’est tout.
Rédigé à 11:32 dans 2008 Il était une fois là-bas | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)