C’est
l’histoire de..
C’est
l’histoire du ciel qui tombe par terre
C’est
l’histoire de Roméo qui n’aimait pas Juliette.
C’est
l’histoire d’une carte de séjour qui se prend pour un
passeport.
C’est
l’histoire d’une montre qui chante
C’est
l’histoire d’une étoile qui dort avec un enfant
C’est
l’histoire de la chaise qui marche dans la ville
C’est
l’histoire d’un arbre qui parle
C’est
l’histoire de chaussures qui marchent toutes seules
C’est
l’histoire d’une carte de séjour qui se prend pour un
passeport.
C’est
l’histoire d’un film sans images.
Je me souviens, il y a un
endroit, une place, où vers 19h00, les grands-pères,
les grandes personnes viennent raconter des histoires pour les
enfants du quartier. C’étaient des histoires
traditionnelles, miraculeuses, des histoires vraies.
« Origine
des hommes »
Il était une fois,
au commencement du monde…
Il n’y avait pas un être
humain sur terre,
juste un homme
et une femme.
Quelquepart.
Ils ne se connaissaient pas.
Et un jour, ils se sont
rencontrés dans un beau village.
Ils étaient tellement
surpris qu’ils sont resté muets.
Ils se sont regardé
dans les yeux pendant plusieurs minutes et se sont finalement décidés
à parler.
Pendant quelques jours ils se
sont promené, ils ont vu les choses les plus belles de la
nature.
Ils ont partagé la
même cabane et ont décidé de se marier.
Puis, la femme tomba enceinte
de 100 enfants.
Elle décida de prendre
50 enfants avec elle dans la montagne et les 50 autres avec le père
au bord de la mer.
Les années ont passé
et ils ont grandi, et chacun a choisi sa vie.
Et aujourd’hui, nous sommes
les petits petits petits enfants de cette femme.
C’est parce que nous
n’habitons pas dans le même endroit que nous avons la peau de
différentes couleurs, les cheveux raides ou crépus,
blonds ou bruns…
Cette histoire nous raconte
que nous avons tous la même mère au commencement du
monde.
Dans mon pays, il n’y a
pas d’histoires pour les enfants. Quand on rentrait de l’école,
on allumait la bougie et on lisait les livres.
« Le
renard et la tortue »
Il était une fois un
renard qui avait très faim.
Il a attrapé une
tortue et il lui a dit :
« Je vais te
manger tout de suite »
La tortue a répondu «
non, tu ne peux pas me manger tout de suite, parce que ma chair est
trop dure. Il faut que tu me mettre dans l’eau avant de me
manger. »
« Si je te mets dans
l’eau tu vas t’échapper. »
« Non je ne vais
pas m’échapper, je suis honnête. »
On ne sait pas pourquoi, mais
le renard la croit.
Il la met dans la rivière
et il pose sa patte sur le dos de la tortue.
Et il attend.
Au bout de quelques minutes,
la tortue demande : « Tu me sens ? »
« Oui, je te
sens »
« Tu vois, je suis
toujours là »
« Maintenant, ça
suffit, tu peux sortir. »
Mais la tortue répond
« Non il faut attendre encore un peu, ma chair est
vraiment très dure. Patience ! »
Et la tortue en profite pour
s’échapper, elle nage et s’en va de l’autre côté
de la rivière.
Le renard, lui, il attend
toujours la patte dans l’eau. Il ne se rend compte de rien.
Puis il entend une voix de
l’autre coté de la rivière :
« Je suis ici, tu
ne peux plus m’attraper »
et la tortue s’en va
tranquillement en souriant…
Quand j’étais
petite, dans ma famille, mes frères et mes sœurs, ils
racontaient des histoires de fantômes pour faire peur. Le soir,
quand il pleuvait, ils se déguisaient en fantôme et
j’avais peur. Même ma mère, elle racontait des
histoires de fantômes.
C’est ma grand-mère
qui me racontait des histoires quand j’allais chez elle. Et moi,
j’ai beaucoup raconté à mon petit frère. Il me
disait « s’il te plait, raconte » et moi je
commençais bien, tranquillement et je finissais toujours par
lui faire peur !
Dans ma famille, il n’y
avait pas la tradition de raconter et je n’ai pas connu mes
grands-parents.
« Le
navet »
Il était une fois
un vieux couple, un gd père et une grand-mère qui
habitaient dans un petit village.
Un jour, le grand-père
décida de semer du navet. Alors il sème du navet.
Et le navet grossit,
grossit, grossit, grossit jusqu’à devenir très très
grand.
Alors, le grand-père
décida qu’il était temps de cueillir le navet.
Il commence à tirer
le navet.
Il tire, tire, tire, mais
en vain. Il n’arrive pas à le faire sortir de la terre.
Il commence à
transpirer sérieusement.
Alors il appelle la
grand-mère : « hé ! Grand-mère
viens ici. »
Et Grand-mère
attrape grand-père, grand-père attrape le navet et ils
tirent, ils tirent, ils tirent… mais en vain.
Alors Grand-mère
appelle sa fille « hé ! Grande fille vient ici. »
Et Grande fille après
grand-mère, grand-mère après grand-père,
grand-père après navet, et ils tirent, ils tirent, ils
tirent… mais en vain
Alors Grande fille appelle
le chien : « Hé, Jutchka, viens ici ! »
Et Jutchka après
grande-fille, grande fille après grand-mère, grand-mère
après grand-père, grand-père après navet,
et ils tirent, ils tirent, ils tirent… mais en vain.
Alors Jutchka appelle le
chat.
Et Chat après
Jutchka, Jutchka après grande-fille, grande fille après
grand-mère, grand-mère après grand-père,
grand-père après navet, et ils tirent, ils tirent, ils
tirent… mais en vain !
Alors, le chat appelle la
petite souris « Hé ! petite souris, viens
ici ! »
Et petite souris après
chat, chat après Jutchka, Jutchka après grande-fille,
grande fille après grand-mère, grand-mère après
grand-père, grand-père après navet, et ils
tirent, ils tirent, ils tirent, et ça y est!
Le navet est sorti de terre.
Et il était tellement grand que
tout le village a fait la fête !
Quand j’étais
petite, j’habitais à la campagne.
Quand la famille venait à
la maison, les plus vieux ils racontaient les histoires, des mythes.
On écoutait. C’était des histoires vraies. Ca faisait
un peu peur…
Mais ne me demandez pas
quelles histoires…
Je ne me rappelle pas de
grand-chose. A l’école de temps en temps, on racontait des
histoires. Je ne sais pas si me mère m’a raconté
des histoires….
« l’Orpheline »
Il était une fois une
petite fille. Quand elle a eu 4 ans, ses parents sont morts.
La femme qui l’a adoptée
avait déjà une fille.
Dès qu’elle fut en
âge de faire les tâches ménagères, elle
ordonna qu’elle fasse tout le travail de la maison : le
ménage, la vaisselle, les repas, le linge, etc… Mais aussi
le travail au champ.
Tandis que sa propre fille,
elle, allait à l’école, jouait avec les autres
enfants de son âge et ne faisait rien de fatigant.
Les années passèrent
et un jour qu’elle travaillait au champ, elle rencontra un garçon.
Ils discutèrent et simplement, elle lui raconta toute sa vie.
L’homme lui dit «
est-ce que tu acceptes de te marier ? » et tout de
suite, elle a dit oui.
Et ils se sont mariés
et comme il était très riche, elle eu le plus beau
mariage du village : la maison était décorée
avec l’or, la fille était couverte de bijoux…
La mère, jalouse, dit
à sa fille « t’as vu, cette fille elle a trouvé
un bon mari. Tu es en âge de te marier. Va au champ toi aussi
pour trouver un mari.»
Alors la jeune fille va au
champ pour trouver un homme. Comme elle était jolie, elle en
trouve un très facilement.
Elle lui raconta sa vie et il
dit « tu acceptes de te marier ? » Et tout
de suite, elle a dit « oui j’accepte.»
La mère fut ravie.
Elle organisa le plus beau mariage qu’on ait jamais vu…

Le soir, l’homme emmena sa
femme dans sa maison et ils restèrent tous les deux.
Le lendemain, la mère
vint pour leur rendre visite.
Elle frappe à la
porte. Personne.
Elle frappe encore. Pas de
réponse.
Elle frappe une troisième
fois…. Toujours pas de réponse…
Alors elle ouvre la porte et
là, sur le sol, derrière la porte, elle voit la tête
de sa fille. Elle trouve le ventre dans le lit, une jambe à la
douche et l’autre à la cuisine…
Elle a hurlé « oh
ma fille à moi… »
Et elle a pleuré.
Quand ils ont entendu les cris, les gens du village sont accourus
pour voir ce qui s’était passé. L’homme avait
disparu.
Et depuis, la femme pleure
toujours.
Je voulais toujours une
histoire avant de dormir. Sinon, je dors pas. Je voulais toujours pus
d’histoires. Une autre, et une autre, et encore une autre…
« Les
Chèvres »
C’est l’histoire d’un
père qui a un fils. Ils vivent à la campagne avec des
chèvres des moutons.
Normalement, c’est le père
qui garde les moutons et les chèvres mais comme il est
policier, ce jour-là, il ne peut pas garder, il demande donc à
son fils.
« Aujourd’hui,
c’est toi qui vas garder les chèvres et les moutons. Il faut
que je travaille, je ne peux pas les garder. Tu les amènes à
la campagne pour brouter. »
Donc le fils emmène
les chèvres et les moutons à la campagne, il les laisse
dans l’enclos et il part jouer au foot.
Le soir, quand il rentre à
la maison, son père est déjà là.
Son père sort pour
regarder si les chèvres et les moutons ont bien mangé.
Il voit qu’ils ont le
ventre maigre….
Il demande :
« mais qu’est-ce
que tu as fait avec eux ? »
« mais rien papa,
tu m’as dit de les emmener dans la campagne c’est ça que
j’ai fait. »
« Mais pourquoi
ils n’ont pas mangé ? »
« je sais pas»
« mais qu’est-ce
que tu as fait ?
« j’ai joué
au football. »
« Ah bon ?
demain, si tu fais ça, je te mets en prison ! »
Le lendemain, il a dit à
son fils :
« tu vas les
emmener à la campagne et le soir quand je rentre, je veux voir
les chèvres et les moutons avec le ventre plein et avec un
grand sourire. »
« d’accord
papa, je fais ça. »
Pendant toute la journée
le fils réfléchit, réfléchit…
« comment je vais
faire pour que les chèvres et les moutons sourient? »
Il a réfléchi,
réfléchi toute la journée… Il leur a donné
à manger, et quand le soir est venu, il s’est dit :
« mais comment faire pour qu’ils sourient ? »
Tout à coup, il a eu
une idée. « Pour qu’ils sourient, il faut qu’on
voit leurs dents ! »
Alors il a pris son couteau,
et il a coupé la lèvre supérieure de toutes les
chèvres et de tous les moutons.
Quand il a vu ça, en
rentrant le soir, le père, il est resté complètement
fou.
« mais qu’est-ce
que tu as fait ? qu’est-ce que tu as fait avec les moutons et
les chèvres ? »
Le fils a dit
« mais c’est toi
qui m’a demandé de mettre un sourire sur leur visage.
Et c’est ce que j’ai fait : j’ai coupé la lèvre
supérieure, comme ça ils rigolent… »
Il a pris son fils, il l’a
jeté en prison pendant une semaine.
Il a tué toutes les
chèvres, et il a vendu la viande.
Voilà.
Chez moi, on ne raconte
pas d’histoires avant de dormir, c’est quand on a le temps.
Mais juste avant noël,
mon père allait couper du bois dans la forêt et on
faisait un grand feu. En même temps que l’on se souhaite la
santé, le bonheur, l’argent, on se raconte des histoires.
Chez moi, quand un enfant
ne veut pas dormir, on lui dit « si tu dors pas, la
personne qui mange par la bouche et qui avale par la gorge va venir
te manger… »
« kalabok »
Grand-mère a préparé
un petit gâteau rond et elle le laisse refroidir sur le bord de
la fenêtre.
Dès que la grand-mère
tourne le dos, le gâteau, il descend de la fenêtre et il
court !
Il laisse sa grand-mère.
Puis il rencontre un petit
lapin.
Le petit lapin lui dit
« Kalabok, je vais te manger » et le petit
gâteau lui dit « non, non arrête, ne me mange
pas. Je vais te chanter une chanson. »
kalabok
kalabok
mon nom est kalabok
J’ai laissé ma
grand-mère
J’ai laissé mon
grand-père
Et je vais te laisser
aussi !
Et il s’enfuit.
Puis il rencontre alors un
loup.
Le loup lui dit « je
vais te manger ! »
le petit gâteau lui dit
« non, non arrête, ne me mange pas. Je vais te
chanter une chanson. »
kalabok
kalabok
mon nom est kalabok
Et il s’enfuit !
Et il fait pareil avec
l’ours.
Et avec le crocodile
Et avec le chimpanzé
Et avec la petite souris
Et enfin il rencontre le
renard. Le renard dit « je vais te manger »
Et le kalabok répond :
« Non, attends, je vais te chanter une chanson ! »
Il commence à chanter
et le renard dit « je n’entends pas ! est-ce que
tu peux venir sur mon nez pour que je t’entende mieux ? »
Et Kalabok s’assoit sur le
nez du renard et commence sa chanson. Et le renard, hop, il le
mange !
C’est tout.